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  • Céline Poret

Être dans le partage... de la rétention à la circulation


Partager ne va pas de soi


Voilà plus de six mois maintenant que nous aurions pu vous faire part de notre fierté d'avoir créé notre offre commune et notre site internet. Ils sont aussi importants l'un que l'autre à nos yeux et puisqu'ils donnent à voir notre complicité professionnelle, ce que nous en faisons et ce qui nous anime, ce que nous vous proposons. Pourtant, silence... Est-ce que partager n'irait pas autant de soi que ce que nous aurions pu imaginer ?


Il faut croire que non. En se penchant un peu sur la question, partager, c’est s’exposer, donner à voir une partie de soi. C’est potentiellement s’offrir à la comparaison, à la jalousie, au jugement, au rejet. C’est potentiellement perdre ou dévaloriser un peu de ce qui a été durement acquis, conquis. Autant de peurs qui peuvent inhiber et nous maintenir dans la retenue.


Si nous regardons notre propre expérience, il y a certainement de ça . « Le site n'était pas vraiment terminé, il fallait rajouter ceci, cela, il fallait revoir ceci, cela ». Nous avions certainement peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être suffisamment comprises. Et puis, au fond, étions-nous prêtes à accepter de vraiment donner à voir ce que nous sommes, nos spécificités, ce qui fait ce « nous » singulier ? Certainement pas encore.

Cette retenue nous a un temps coupées de vous, de toutes ces personnes avec qui nous avons tissé des relations. Nous avons certainement eu peur de nous confronter à votre regard que nous savons pourtant bienveillant. Peut-être que, si pleines d'exigences, nous en avons oublié d'être bienveillantes envers nous. Car, enfin, que craindre sinon une opportunité de vivre le lien avec vous, de le nourrir par l'échange, et de grandir par vos retours ? C’est comme si nous nous étions empêchées de rentrer en relation pour de vrai avec vous.

Évidemment, tout cela nous enseigne et c'est pour cela que nous le partageons aujourd'hui avec vous, en toute simplicité.


Et si on essayait...


Alors, voilà, nous avons cheminé. Notre envie de dire ce que nous portons est devenue plus grande que tout ce qui nous retenait. Parce que ce faisant, nous contribuons aussi à quelque chose de plus grand. Nous alimentons une conscience partagée de la façon dont les organisations et les hommes et femmes à l'intérieur des organisations pourraient se transformer. Nous participons à faire grandir la connaissance sur ces sujets. Et cela nous semble une clef indispensable dans ce monde en pleine mutation.

Alors, vu comme ça, cela fait pleinement sens de partager nos intuitions, nos expériences, notre regard subjectif sur elles, bref, mine de rien, un peu de notre intimité. C'est comme si, branchées à notre élan, à ce qui fait profondément sens pour nous, nos retenues s'étaient évaporées. « 100% désir, 0% attente » comme on le dit fréquemment dans le réseau Toscane.


Alors, plus largement...


Dans le monde du travail, devenu de plus en plus complexe, on ne peut plus se satisfaire de nos seuls modes de représentation de la réalité. Il devient nécessaire d'étoffer notre manière de voir le monde. Il est devenu impossible de prévoir, de maîtriser. Les données évoluent très vite, les domaines de compétence s'imbriquent alors l'expert devient celui qui cherche et qui partage. L'heure n'est plus à la construction d'un savoir monolithique, elle est au questionnement, au doute, à la mise en relation, à l'observation fine des phénomènes et des systèmes... et à la mise en commun de ces regards. Alors, dans ce cadre, capter les signaux faibles, écouter ce qui émerge, nommer ce que l'on ressent, et le partager sont autant de clefs pour naviguer dans ce monde où les anciens repères tombent et où les nouveaux sont à construire par tous et chacun de nous.


En même temps que se tisse le lien du partage, un nouveau récit, une nouvelle réalité peut émerger, s’enraciner. Alors, quand je partage, je ne perds rien, je co-crée. Cela passe par le développement de ma propre capacité à ne pas juger, condamner l’autre, à ne pas me juger moi-même, à sortir de la comparaison. C'est rentrer dans le monde d’interdépendance, l'accepter et la vivre. Nelson Mandela a témoigné de cela à travers ce concept-philosophie de l'Ubuntu : « je suis parce que tu es ». « L 'Ubuntu est très difficile à rendre dans une langue occidentale. Elle parle de l'essence même de l'être humain » nous dit Desmond Tutu qui a présidé la commission Vérité et réconciliation en Afrique du sud. Cela signifie : « mon humanité est inextricablement liée à la tienne . Nos destins sont liés ». Comment croire encore aux bienfaits de la compétition dans cette configuration ?


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